Des CHEVAUX HUMORISTIQUES
Les chevaux, comme les chiens, sont parfois d'importants
seconds rôles de bandes dessinées semi-réalistes
ou humoristiques. Seuls quelques équidés de BD portent
un nom, comme Jolly Jumper pour Lucky Luke, ou Horace dans le défunt
journal Pif. Voici quelques exemples d'équidés façon
Lambil (Les Tuniques Bleues), Franquin (Gaston), Jean-François,
Océane et Alexandre (pour ces trois derniers, éminents
Coinceurs de bulles).
Façon Lambil Lambil
est le dessinateur des Tuniques Bleues, superbe bande dessinée
dont l'action se déroule lors de la Guerre de Sécession
américaine. Les chevaux, dans un style semi-réaliste,
y sont omniprésents; leurs mouvements et allures rendus avec
talent.
 Les chevaux de
Lambil sont particulièrement expressifs.
Démarrages, virages et "coups de frein" brutaux
sont les instants privilégiés de l'expression chevaline.
 L'effet
de perspective, avec grossissement des parties proches de la caméra,
ainsi que les yeux et naseaux dilatés accentuent le caractère
impressionnant du cheval. L'encrage, restant
assez spontané, ne tue pas la vivacité du crayonné.
 Le
travail sur les torsions du corps, la variété des
positions des jambes et le "punch" des jambes tendues
rendent parfaitement la sensation de mouvement. L'esquisse du crayonné apparaît bien à
gauche, avec les lignes principales du cheval déterminées
avant l'adjonction des multiples détails.
Façon Franquin Franquin était un excellent dessinateur animalier
donnant à ses créatures autant d'expression qu'à
ses personnages humains.

|
Ces deux
vignettes, extraites de Spirou fait du cheval, une des
premières histoires de Franquin avec son héros
fétiche, décrivent parfaitement les différences
entre une représentation humoristique et une
représentation (presque) réaliste du cheval.
Le cou aminci, l'extrémité
de la tête accentuée, les articulations
et les sabots grossis: voilà quelques ingrédients
du cheval humoristique. |
Gaston a encore ramené
un bestiau au bureau ! Pour
accentuer l'effet comique d'un cheval, on inverse la
courbure de l'encolure et on le représente le
dos très ensellé. La bouche ouverte et,
éventuellement, les grandes dents rieuses du
cheval peuvent également créer un effet
comique. |

|
Façon Jean-François Miniac

|
Une tête
chevaline se résume à deux ovales imbriqués
l'un dans l'autre, à l'instar des personnages
humains. A la base d'un triangle
posé sur le nez et naissant entre les deux yeux,
deux ellipses plus ou moins aplaties représentent
les naseaux. |
 Chevaux
de toute sorte, par Jean-François. Pour
caricaturer le cheval de trait, Jean-François exagère
le poitrail, les sabots,... et l'aspect râblé de l'animal,
tout en raccourcissant les jambes. A l'inverse un poulain à
des jambes et un cou fin et longs, caractéristiques que l'on
exagère. Le corps est petit ainsi que le bout du nez. Un
poulain est toujours plus ou moins maladroit dans ses mouvements,
comme s'il n'était jamais sûr de son équilibre.
Il faut capter cette impression dans le dessin et rétrécissant
son rectangle de sustentation ou en lui donnant des allures un peu
irrégulières.
Façon Océane 
Le cheval rouge, par Océane: Le cheval,
comme la vache, se prête très bien à une interprétation
quasi symbolique de l'animal. Océane
(15 ans) a un l'art pour simplifier son graphisme en gardant toute
la signification à la scène et le caractère
de ses personnages humains ou animaliers.
Les chevaux d'Alexandre (10 ans)
Alexandre
a également parfaitement intégré
la représentation symbolique du cheval. Leurs
têtes et pattes biscornues n'ont qu'une crédibilité
anatomique très relative mais, pour autant, ne
manquent pas d'évoquer parfaitement le cheval.

|


|
 Western,
par Alexandre.
Sources:
Les Tuniques Bleues (Les Bleues en cavale, Requiem pour un bleu
et Les Bleues de la balle, Ed. Dargaud), Journal Spirou n°
3345; Spirou fait du cheval, Spirou et Fantasio, L'intégrale,
Ed. Niffle-Cohen (2000).
|